top of page

Histoire du Languedoc-Roussillon

Diapositive1.JPG
Diapositive2.JPG
Diapositive3.JPG
Diapositive4.JPG
Diapositive5.JPG
Diapositive6.JPG
Diapositive7.JPG
Diapositive8.JPG
Diapositive9.JPG
Diapositive10.JPG
Diapositive11.JPG
Diapositive12.JPG
Diapositive13.JPG
Diapositive14.JPG
Diapositive15.JPG
Diapositive16.JPG
Diapositive17.JPG
Diapositive18.JPG

Septimanie (418-844) :

Royaume wisigoth (412-719) :

En 418 La Septimanie, ou province de Narbonne est créée. C’était une région qui correspondait approximativement à la partie occidentale de l'ancienne province romaine de la Gaule narbonnaise. Cette désignation issue de l'époque carolingienne est utilisée essentiellement pour la période du VIe au IXe siècle. Lors des « invasions barbares » les goths s'installèrent dans la Gaule narbonnaise. Sur le plan juridique, la Septimanie est régie par le droit romain. Le roi Alaric II avait fait rédiger en 506, à l'intention de ses sujets romains, le fameux Bréviaire d'Alaric. Après la conquête de l'Aquitaine par Clovis Ier en 507, le mot Septimanie est utilisé jusqu'à la fin du VIIIe siècle pour désigner la partie de la Gaule restée wisigothe. Les langues parlées dans cette province étaient le latin et le Gallo-roman, et les capitales étaient Narbonne puis Montpellier.

La dernière province wisigothe au nord des Pyrénées :

Après la défaite wisigothe de Vouillé en 507, la Septimanie est la seule partie de la Gaule appartenant aux Wisigoths, grâce à l'intervention de Théodoric le Grand, roi des Ostrogoths, qui stoppe les armées de Clovis Ier lors du siège d'Arles en 507-508. La capitale wisigothique est transférée à Tolède vers 560 par le roi wisigoth Athanagilde Ier et la région reste en paix jusqu'en 585. En raison de sa position excentrée dans le royaume wisigoth, la province est alors menacée par les Francs, qui, dans la seconde moitié du VIe siècle, lancent plusieurs incursions en Septimanie, sans réussir à la réduire. Il prit Carcassonne mais fut repoussé à Nîmes et Beaucaire. En 588-589, une armée franque envahit la région, mais est sévèrement battue près de Carcassonne par le duc wisigoth Claudius. En 589 le nouveau roi wisigoth Récarède Ier se convertit au catholicisme, sous l'influence de Léandre de Séville. La noblesse arienne, refusant la conversion au catholicisme, se réfugia en Septimanie ainsi que les juifs persécutés dans le reste de la péninsule. Une Église arienne, comptant une dizaine d'évêques, perdura de façon minoritaire. Les habitants de la province, sauf exceptions, se montrent en général solidaires des Wisigoths. En 673, le duc Paul, soutenu par les séparatistes, est brièvement roi de Septimanie, après s'être révolté contre le royaume de Tolède. Dans la péninsule Ibérique, le XVIIe concile de Tolède en 694 durcit la persécution des juifs mais ses décrets ne s'appliquent pas en Septimanie, relativement épargnée par ce fanatisme. Le roi wisigoth Wamba intervient en personne depuis Tolède à la tête d'une armée pour soumettre la région, qui reste dépendante du royaume wisigoth d'Espagne jusqu'à la présence sarrasine au nord des Pyrénées en 719.

Califat omeyyade (719-759) :

En 711, il faut quelques mois aux troupes arabo-berbères pour soumettre la quasi-totalité de la péninsule Ibérique. De là, les musulmans poursuivent et se lancent contre Narbonne prise en 719, puis contre Carcassonne et Nîmes en 725. En 719 la ville de Toulouse est menacée, et les armées arabo-berbères lancent des incursions au Rouergue, au Quercy, et en Provence. Eudes, le duc d'Aquitaine, parvient à les repousser en 721 lors de la bataille de Toulouse. Les musulmans, sous la conduite du général Ambiza (’Anbasa ibn Suhaym al-Kalbi), lancent alors en 725 une expédition le long du couloir rhodanien jusqu'à Autun qu'ils pillent et incendient.  À la suite de la conquête musulmane de la péninsule Ibérique, la Septimanie est également annexée par les Omeyyades et devient une province d'Al-Andalus.Conquise par les Francs en 759, elle est alors appelée « Gothie » par les Francs de l'époque. Lorsque le général Abd al-Rahman ibn Abd Allah al-Ghafiqi choisit de lancer une campagne de conquête du Royaume franc[évasif], il est intercepté près de Poitiers par Charles Martel en 732, et tué durant la bataille. La conquête musulmane de l'Europe est ainsi partiellement stoppée. Mais en Septimanie, les attaques sarrasines continuent et menacent Arles et la Provence. Narbonne est prise par Pépin le Bref en 759 dans de grandes difficultés. Ainsi le siège de la ville dure-t-il sept ans, les Sarrasins y étant soutenus par les populations locales (qui étaient libres de pratiquer leurs foi), restées majoritairement chrétiens ariens comme l'étaient la plupart de leurs seigneurs et comme l'étaient tous les Wisigoths avant 589 (conversion du roi Récarède Ier à Tolède lors du IIIe concile de Tolède), hostiles à la conquête des Francs catholiques. Pépin le Bref achève la conquête de la Septimanie, et les populations se réfugient dans le puissant émirat de Cordoue. Sous la domination musulmane, Narbonne devient Arbûna, le siège d'un wali (gouverneur) pendant quarante ans, capitale d'une des cinq provinces d'Al-Andalus, aux côtés de Cordoue, Tolède, Mérida et Saragosse. Les musulmans laissent aux anciens habitants, chrétiens et juifs, la liberté de professer leur religion moyennant tribut ; libertés supprimées lors de la conquête de Pépin le Bref. On connaît un certain nombre de walis, gouverneurs de la province narbonnaise. Le premier est Abd-al-Rahman ibn Abd Allah al-Ghafiqi nommé en 720. On compta ensuite, Yusuf ibn 'Abd al-Râhman al-Fihri vers 734, Athima vers 737, Abd-er-Rahman el Lahmi à partir de 741, Omar ibn Omar vers 747. Le dernier gouverneur est Abd-er-Rahman ben Ocba (756-759) qui continue à gouverner les territoires encore sous le contrôle de l'émirat, des Pyrénées jusqu'à Tortosa sur l'Èbre. En 790, le comte de Toulouse ayant été enlevé par les Vascons, le marquis de Septimanie, Guillaume de Gellone, cousin de Charlemagne, prend sa suite. Charlemagne lui annexe administrativement une partie de la marche d'Espagne, jusqu'à l'Èbre, et appelle cette région marche ou marquisat de Gothie. Cette marche est souvent victime des raids des Sarrasins en 793 par exemple, attirés par la prospérité de la Septimanie à cette époque.

Empire carolingien (759-790) :

La Septimanie connaît de grands progrès du monachisme bénédictin encouragé par Charlemagne. En 820, Bernard de Septimanie, fils et héritier de Guillaume de Gellone, voit son marquisat érigé en duché de Septimanie. En devenant en 826 comtes de Barcelone, il étend la suzeraineté du duché au sud des Pyrénées. Après le partage de Verdun (843), le duché fait partie du royaume de Charles II le Chauve, la Francie occidentale. Il est partagé en 865 en deux provinces avec deux capitales Barcelone et Narbonne. Le roi Charles III le Simple (893-929), accorde de nombreux avantages aux églises et monastères de Septimanie. Les premiers châteaux sont édifiés dans les cités au Xe siècle, et les laïcs prennent alors possession des biens religieux : à la fin du Xe siècle, le vicomte Guillaume lègue à sa fille Béziers et son évêché. La Septimanie échappe de fait aux rois francs après le règne de Charles III le Simple au profit des évêques, des comtes de Provence et des ducs d'Aquitaine.

Réutilisation du nom :

À l'époque féodale, on parle de « duché de Narbonne », mais ce titre, aux mains des comtes de Toulouse n'entraîne aucun pouvoir réel, le pouvoir politique étant fragmenté entre les différents seigneurs locaux (comtes de Melgueil, de Saint-Gilles, vicomtes de Narbonne, de Carcassonne, du Razès, de Béziers, d'Agde, de Nîmes, seigneurs de Montpellier). La Septimanie, intégrée au domaine royal, disparaît en tant que province, après la croisade des albigeois (1215).

George Frèche a utilisé ce nom en 2005 pour rebaptiser la région, mais des habitants des Pyrénées-Orientales s’y sont opposés à cause la nuisance à l’identité catalane. De plus la Septimanie ne recouvrait pas exactement les limites du Languedoc-Roussillon actuel, le Gévaudan (Lozère actuelle) n’en faisait pas partie. Cela a poussé George Frèche à renoncer à cette rebaptisation.

 

Comté de Toulouse (778-1271) :

Le comté de Toulouse est un ancien comté du Sud de la France, dont le titulaire était l'un des six pairs laïcs primitifs. Le comté était un fief mouvant de la couronne de France, la capitale était Toulouse et les monnaies étaient le solidus et le denier.

Histoire :

Le comté de Toulouse est créé en 778 par Charlemagne, au lendemain de la défaite de Roncevaux, afin de coordonner la défense et la lutte contre les Vascons et intégré dans le royaume d'Aquitaine, lorsque celui-ci est créé trois ans plus tard. Le royaume d'Aquitaine se désagrège à partir de 850. Le centre de puissance de l'Aquitaine se déplace vers Poitiers et les comtes de Rouergue, également possesseurs de Toulouse, sont héréditaires.

Les fonctions de marquis de Gothie et de duc de Narbonne, qu'ils possédaient également deviennent des titres vide de sens et se transmettent dans la branche cadette de Rouergue. La mort de la comtesse Berthe de Rouergue apporte par héritage ces titres ainsi que le Rouergue à Raymond, comte de Saint-Gilles, et lui permet de se constituer un début de puissance territoriale. Par la suite, il hérite du comté de Toulouse à la mort de son frère Guillaume IV, bien que la succession soit revendiquée par la fille de Guillaume, Philippe, mariée au duc Guillaume IX d'Aquitaine. Raymond de Saint-Gilles réussit à constituer une principauté puissante, qu'il remet à son fils Bertrand en partant aux croisades.

Bertrand, puis son frère Alphonse Jourdain doivent lutter contre le duc d'Aquitaine qui s'empare de Toulouse à plusieurs reprises, mais doit à chaque fois l'évacuer devant les révoltes des populations. Puis les comtes de Toulouse sont en lutte contre les comtes de Barcelone qui cherchent à étendre leur influence dans le Languedoc et en Provence. La paix finit par être conclue dans la seconde moitié du XIIe siècle.

À cette époque, le catharisme, un mouvement dissident de l’Église, se développe dans le comté. Le comte Raymond V demande l'aide de Cîteaux pour lutter contre, mais au début du XIIIe siècle, l'implantation de l'hérésie est telle que Raymond VI ne peut plus lutter contre sans s'aliéner une importante partie de sa population. L'assassinat du légat pontifical Pierre de Castelnau déclenche la croisade des albigeois, qui se termine par l'annexion du comté de Toulouse par le roi de France en 1271 (Charte Raymondine).

Prétentions :

Le traité de 1259 prévoit qu'en cas d'extinction de la maison de Toulouse, l'Agenais reviendrait au roi d'Angleterre ainsi que, le cas échéant, le Quercy, après enquête. Le roi Henri III d'Angleterre envoie deux ambassadeurs à Paris. Mais leur réclamation n'a pas de suite.

Les 15 et 17 octobre 1271, le roi d'Aragon, Jacques Ier le Conquérant, interdit à ses sujets de prendre part à l'expédition contre la France préparée par son fils, le prince Pierre.

Prise et possession :

Guillaume de Cohardon prend l'initiative de se rendre à Toulouse pour y faire reconnaître les droits du roi sur le comté. Le 16 septembre, il y rencontre les consuls. Le 20, ceux-ci prêtent serment de fidélité au roi. La veille, celui-ci avait émis un mandement confirmant la mission du sénéchal. Celui-ci poursuit la prise de possession. En octobre 1271, le roi Philippe III le Hardi prend possession du comté sans l'annexer. En novembre 1361, le roi Jean II le Bon le réunit au domaine royal, avec les duchés de Bourgogne et de Normandie ainsi que le comté de Champagne.

La cour :

La famille comtale :

Comte : La maison de Toulouse ou Raymondine posséda héréditairement le comté de Toulouse pendant quatre siècles. Son premier représentant fut Foulques de Rouergue, mort après 837, dont les fils Frédolon et Raymond Ier furent les premiers comtes héréditaires de Toulouse de 849 à 863 ; le dernier titulaire mâle du comté issu de cette maison fut Raymond VII mort en 1249.

Epouse : L'épouse du comte ne porte pas le titre de comtesse, à part Jeanne d'Angleterre. Constance de France utilise le titre de comtesse de manière non officielle. Au cours du XIIe siècle et XIIIe siècle, six des neuf épouses du comte sont filles de Roi, attestant ainsi de l'importance du Comté de Toulouse, les femmes préfèrent alors porter leurs liens royaux dans leur titulature officielle. L'épouse du comte a un statut qui l'éloigne des décisions politiques du Comté et est pratiquement absente de la diplomatie toulousaine.

Fils : À partir du XIe siècle, les comtes mettent peu à peu fin à la pratique de partage de terres entre fils au profit d'une succession unique du fils aîné pour garantir la stabilité du domaine. Celui-ci va alors devenir de plus en plus important dans l'exercice du pouvoir. Alphonse Jourdain associe son fils, le futur Raymond V, à l'ensemble de ses décisions politiques importantes, comme la fondation de Montauban. Ses successeurs vont faire de même en leur donnant en plus un rôle diplomatique et militaire. En évitant toutefois d'exposer l’aîné à de trop gros danger qui pourrait remettre en cause la succession en cas de décès. Au début du XIIIe siècle, Raymond VI va aller encore plus loin en émancipant son fils à 13 ans pour l'établir comme chef de la famille. Lorsque Raymond VI est destitué par le concile du Latran, c'est son fils, le futur Raymond VII, qui gouverne seul pendant que son père reste le plus souvent dans sa capitale de Toulouse. Il est dit alors que le comté de Toulouse a deux comtes à sa tête.

Noblesse :

Grands vassaux : Les grands vassaux du comté commencent à apparaitre à la cour de Toulouse sous Raymond VI. C'est la croisade qui pousse à cette alliance pour organiser la résistance. Auparavant, les grands vassaux alternent entre lutte pour l'indépendance et entente avec les comtes en jouant de la rivalité avec le royaume d'Aragon.

Barons : Dans le comté de Toulouse, sont qualifiés de barons aussi bien les hommages ayant un lignage ancien et de nombreux domaines, que les nobles plus récents avec un modeste domaine. Les barons entourent le comte, ils sont souvent chargés de l'éducation de l'héritier.

Seigneurs : La noblesse militaire est celle qui gravite le plus autour des comtes de Toulouse. Elle détient les châteaux et le comte s'entoure des meilleurs châtelains de son domaine. Ils accompagnent les comtes dans les expéditions militaires. Les milites castri sont par contre beaucoup moins nombreux à pouvoir approcher le comte directement.

Chevaliers de la cité : Au moment de la croisade, la noblesse urbaine, qui jusque-là était absente de la cour, va s'en rapprocher fortement.

Ecclésiastiques : Ils sont le plus souvent absents de la cour de Toulouse. À partir de la fin du XIIe siècle, les comtes essayent d'attirer les abbés et les évêques auprès d'eux, mais ces tentatives sont des échecs, à cause de la manière qu'ont les comtes de se mêler des affaires temporelles. Même chose avec les ordres militaires, ils prennent part au conflit contre le royaume d'Aragon sans pour autant être présents à la cour.

Les fiefs :

Durant l'existence du comté de Toulouse, les frontières vont sans arrêt évoluer au gré des intrigues politiques autour du comte. Il n'est pas rare que le comte porte des titres à rallonge pour en imposer sans pour autant avoir le contrôle sur les territoires revendiqués. Dans la capitale, Toulouse, des terres sont encore aux mains de la vicomté de Toulouse apparu quelques siècles auparavant et existant encore au XIIe siècle. D'autres fiefs se comportent de manière autonome, les vicomtés de Bruniquel, de Monclar, de Caussade, de Saint-Antonin, de Turenne et la seigneurie de Gourdon. Les comtes de Foix et de Comminges doivent prêter hommage aux comtes toulousains pour plusieurs fiefs situés notamment dans la basse vallée de l'Ariège pour les premiers et dans le Bas-Comminges pour les seconds. C'est aussi le cas du puissant évêque de Cahors qui n'hésite pas à soutenir le parti des rivaux d'Aquitaine. À partir de Raymond IV, le comte de Toulouse va porter le titre de Comte de Rouergue, bien qu'il ne contrôle pas la totalité du comté qu'il partage avec le comte de Rodez totalement indépendant. Les comtes toulousains ont le contrôle de la basse vallée de l'Aveyron et du Viaur. Dans l'Albigeois, ils ont une autorité à Rabastens, à Gaillac et à Castres et ont l'hommage pour les vicomtés de Lautrec et d'Albi. À l'est, les comtes de Toulouse possèdent le marquisat de Gothie, qui deviendra le duché de Narbonne, depuis le IXe siècle, mais à l'intérieur l'autorité est contestée. À commencer par la famille Trencavel qui y possède plusieurs vicomtés, à Narbonne le pouvoir est partagé avec l'archevêque, la seigneurie de Montpellier s'allie avec le comté de Barcelone pour préserver son indépendance. Le comté de Mauguio (Melgueil) est lui vassal du Pape depuis 1085. En Provence, ils possèdent Tarascon, Argence et Beaucaire, surtout ils prennent le titre de marquis et en 1163 le Dauphiné rentre même dans la mouvance. À partir de Raymond V, les comtes vont reprendre en main certaines vicomtés par peur d'être pris en tenaille par les rois d'Aragon. À commencer par les vicomtes de Toulouse qui possèdent plusieurs terres dont Bruniquel et Monclar, qui sont alliés au roi d'Aragon et qui peuvent contrôler une partie des marchandises qui passent dans la capitale des comtes. En 1175, s'ouvre une crise dynastique dans le domaine des vicomtes de Toulouse. Le comte de Toulouse en profite pour en prendre le contrôle, mais s'ouvre un conflit qui va tourner en faveur des Toulousains en 1178. Les vicomtés de Bruniquel et Monclar sont rattachés au domaine comtal et celui de Toulouse disparaît. La lutte pour les vicomtés de Nîmes et d'Agde tourne aussi en faveur des Toulousains qui prennent le titre de Comte de Nîmes. Le comte de Toulouse parvient aussi à s'emparer du comté de Mauguio par le mariage de son fils avec la comtesse et un conflit avec le fils de celle-ci. Raymond VI continue la politique de son père, en quatrièmes noces il épouse Jeanne d'Angleterre qui lui permet de contrôler l'Agenais et le Quercy à la place des rois d'Angleterre. Le roi de France lui donne Figeac en fief. En avril 1204, les vicomtés de Millau et du Gévaudan sont transférés au comte de Toulouse, néanmoins la croisade fait perdre le contrôle de ces deux fiefs et ce n'est qu'en 1222 que la vicomté de Millau rentre progressivement dans le domaine comtal alors que celui du Gévaudan passe sous contrôle direct du roi de France. Cette croisade va aussi faire perdre le comté de Mauguio en avril 1211.

Subdivisions et mouvances :

Les principaux fiefs du comté de Toulouse sous Raymond IV de Toulouse

Le comté de Quercy qui se composait de trois élections : Montauban, Cahors et Figeac et relevait militairement de la Guyenne ;

La vicomté d'Albi ;

Le comté de Rouergue, qui s'est progressivement réduit. Il ne doit pas être confondu avec le comté de Rodez ;

Le comté de Carcassonne, devenu ensuite vicomté ;

La vicomté de Béziers ;

Le comté de Foix ;

Le comté devenu vicomté de Couserans (Terre languedocienne, dont les premiers comtes puis vicomtes étaient les comtes de Foix. La capitale de la vicomté était Saint-Lizier. Aujourd'hui la vicomté correspond à la partie de l'Ariège qui dépend de la sous-préfecture de Saint-Girons. Les villes de Saint-Lizier et Saint-Girons se touchent).

 

 

 

 

 

 

 

Languedoc (1271-1790) :

Le Languedoc (Lengadòc, en occitan) est aussi appelé Gouvernement de Languedoc ou Intendance de Languedoc. C’est un territoire du Sud de la France traditionnellement divisé en Haut-Languedoc, approximativement compris dans l’ancienne région Midi-Pyrénées, et Bas-Languedoc, qui correspond approximativement à l’ancienne région Languedoc-Roussillon. Le nom de Languedoc est une traduction française et une contraction du nom latin Lingua Occitana littéralement traduit par « Langue occitane » (l’occitan est la langue principale). Le Languedoc fait partie de l’Occitanie, vaste espace géographique de langue d'oc. Ses habitants sont les Languedociens, son dialecte s'appelle le languedocien.

Le territoire du Languedoc (région où l'on parle la langue d'oc) est rattaché au domaine royal au XIIIe siècle à la suite de la croisade contre les albigeois mettant fin au catharisme puis au comté de Toulouse. Le territoire sous contrôle des états de Languedoc s'est ensuite progressivement réduit à l'ancienne province du Languedoc. L'an 1359 marque un « tournant décisif » dans l'histoire de la province : comme Henri Gilles l'a établi en 1965 dans sa monographie sur les États de Languedoc au XVe siècle, c'est en 1359 que les bonnes villes des trois sénéchaussées de Beaucaire, Carcassonne et Toulouse concluent entre elles une « union perpétuelle » puis exigent des officiers royaux d'être « convoquées ensemble » et non plus séparément, par sénéchaussée. Vers la fin du XIVe siècle, pays des trois sénéchaussées, auquel le nom de Languedoc allait être réservé, désigne les deux sénéchaussées de Beaucaire-Nîmes et de Carcassonne et la partie occidentale de celle de Toulouse, conservée au traité de Brétigny. Le pays de Foix, qui relève de la sénéchaussée de Carcassonne jusqu'en 1333 puis de celle de Toulouse, cesse d'appartenir au Languedoc. En 1469, le Languedoc est amputé de presque toute la partie de la sénéchaussée de Toulouse située sur la rive gauche de la Garonne : le roi Louis XI détache les deux jugeries de Rivière (Montréjeau) et de Verdun (auj. Verdun-sur-Garonne) de la sénéchaussée toulousaine pour les incorporer au duché de Guyenne, apanagé à son frère, le prince Charles ; en contrepartie, le roi incorpore au Languedoc quelques communautés d'habitants du diocèse de Comminges, situées sur la rive droite de la Garonne, connues comme le Petit-Comminges. En 1779, Louis XVI incorpore à Languedoc le comté de Caraman.

Sur le plan administratif, la province du Languedoc était un pays d'états qui conserva, jusqu'à la Révolution française, ses états provinciaux — les états de Languedoc — et était divisée en diocèses civils. C'était un pays de taille réelle, un pays de petite gabelle et, en matière de traites, une des provinces réputées étrangères. C'était aussi un gouvernement militaire — le gouvernement de Languedoc — et une intendance — l'intendance de Languedoc — comprenant deux généralités — la généralité de Montpellier et celle de Toulouse. Aujourd'hui, le territoire de l'ancienne province de Languedoc correspond principalement à la région française d'Occitanie, mais il intègre aussi des parties de la région Auvergne-Rhône-Alpes, avec l'Ardèche, et une partie de la Haute-Loire.

Capitales :

En tant qu'ancienne capitale du comté de Toulouse et siège d'un parlement qui avait compétence sur les pays de langue d'oc, Toulouse fut souvent considérée comme la « capitale » du Languedoc. Sur les cartes (à la fois anciennes et modernes) montrant les provinces de la France en 1789, elle est toujours marquée comme telle. Cependant le partage complexe des administrations et des juridictions a permis à Montpellier de revendiquer également cette distinction. Au XVIIIe siècle la monarchie a clairement favorisé Montpellier, une ville alors plus petite et avec moins de légitimité historique que Toulouse, mais également avec moins d'autorités locales autonomes tels que le Parlement et le capitoulat susceptibles de contrarier le pouvoir royal.

Etymologie :

Le territoire s'est d'abord nommé Langue d'oc, nom féminin en français et lingua occitana, en latin (le mot languedoc est ensuite devenu masculin). Ce nom n'apparaît pas dans les sources avant la dernière décennie du XIIIe siècle et ne devient d'usage courant qu'à la fin du XIVe siècle.

Il tient son nom de la langue occitane, où oc signifie oui.

Histoire :

Le Languedoc correspond en grande partie à la région originelle des peuples celtiques appelés Volques. Ce territoire devient la Narbonnaise première liée à la conquête romaine puis, plus tard, la Septimanie. Les Wisigoths, qui s'y installent au Ve siècle, à la suite du fœdus passé avec Rome, lui donnent le nom de Gothie. Dans le VIIIe siècle, les Sarrasins l'occupent un temps, mais ils en sont chassés par Charles Martel, Pépin le Bref et Charlemagne. Le Languedoc forme dès lors, sous la domination des Francs, le duché de Septimanie, qui devient bientôt indépendant ; il se confond au Xe siècle avec le comté de Toulouse. À la suite de la croisade contre les albigeois, Amaury VI de Montfort, à qui le comté avait été dévolu, le cède au roi de France Louis VIII, et cette cession est confirmée en 1229 par un traité entre Raymond VII de Toulouse et Saint Louis (Louis IX de France).

Préhistoire et Antiquité :

Au cours de la Préhistoire, seules les Causses au nord du Languedoc ont été peuplés et exploités, la plaine du Languedoc étant un lieu de paludisme. Au Néolithique, on trouve dans ces montagnes cévenoles une population de bergers qui, au Chalcolithique, ont laissé leurs traces sous formes de stèles sculptées représentant des guerriers portant un couteau triangulaire. À l'âge du fer, la région est occupée par des populations ibériques qui fondent l'oppidum d'Ensérune et mettent en valeur la région avoisinante. Vers la fin du IIIe siècle av. J.-C. un rassemblement migratoire celtique, les Volques, impose sa colonisation dans les territoires contigus à l'est et à l'ouest de cette première colonie ibérique. Ils fondent pour capitales, à l'ouest Toulouse et à l'est Nîmes (Volques Tectosages, Volques Arécomiques vers le Gard). L'on assiste à une première structuration du territoire. Les armées carthaginoises, parties à la conquête de l'Italie, traversent la région qui est alors sous la domination d'un prince arverne, lequel leur donne des guides pour traverser les Alpes au nord de la province, entre Rhône et Alpes, déjà occupée par le Romain Cnaeus Domitius Ahenobarbus (fin IIe siècle av. J.-C.). L'invasion volque avait donc inscrit complètement la région dans la civilisation celtique. Les marins grecs avaient fondé une colonie à Agde et leurs légendes assimilaient la région aux Champs Élysées, où Héraclès, parti à la conquête des pommes d'or du jardin des Hespérides, avait rencontré et épousé la nymphe Galatée, d'où les habitants, Galates ou Gaulois, tireraient leur nom (on retrouve le nom d'Élysées dans la cité voisine d'Elusa en Aquitaine). Ils pactisèrent avec les Romains dès le IIe siècle av. J.-C. alors que la région est parcourue par les légions romaines. Ensérune est abandonnée comme capitale militaire pour une ville nouvelle, Narbonne, créée pour pacifier la province et qui, un siècle plus tard, devient à son tour la capitale de la Narbonnaise. L'axe routier est-ouest existant est pavé et relié au réseau romain : c'est la via Domitia, reliant Rome à l'une des principales villes d'Espagne : Tarragone. Au IVe siècle, la région est christianisée par saint Sernin.

Formation du Languedoc :

Les Wisigoths sont ariens, comme la plupart des peuples de l'Empire romain à cette époque. Les relations de Clovis avec la papauté trinitaire fournissent des arguments aux Francs pour prétendre annexer la région au VIe siècle. S'ensuit une longue période trouble où la région est dispersée. La Septimanie, les alentours de Narbonne, reste sous domination wisigothe et a des relations paisibles avec les musulmans, ce qui donne son prétexte à l'expédition punitive de Charles Martel en 719, qui ravage l'Occitanie. Charlemagne lègue Toulouse à l'un de ses fils, Louis, sous le titre de royaume d'Aquitaine en 778, avec tout le Sud, du Rhône à l'océan Atlantique, en vue de fédérer la reconquête hispanique. L'administration de cet immense territoire est confiée aux comtes de Toulouse. La dynastie des comtes de Toulouse, Ducs de Narbonne n'aura de cesse de repousser les Maures et de reconquérir les territoires perdus pour reconstituer la Narbonnaise. De cette compétition féodale naîtra le Languedoc, de la Garonne au Rhône, de Toulouse à Saint-Gilles. Raimond IV, dit Raimond de Saint Gilles (1042-1115) augmente sa principauté, par mariage et par héritage, du comté de Rouergue, de Nîmes, de Narbonne, du Gévaudan, d'Agde, de Béziers et d'Uzès. Il est l'un des principaux acteurs de la première croisade en prenant part à la prise de Jérusalem (1099), et il fonde le comté de Tripoli (Liban) en 1102. De ce contact avec l'Orient naîtra une véritable civilisation dite aujourd'hui « occitane », des troubadours, de l'amour courtois. Mais ses fils et successeurs ne parviennent pas à maintenir leur autorité dans le Languedoc et, s'ils restent suzerains, l'autorité revient à différents nobles :

vicomtes d'Agde

vicomtes de Béziers

vicomtes de Carcassonne

seigneurs de Montpellier

vicomtes de Narbonne

vicomtes de Nîmes

Quatre de ces vicomtés (Agde, Béziers, Carcassonne et Nîmes) sont tenus par la maison Trencavel, qui possède en outre la vicomté d'Albi. Petit à petit, le sud de la région passe sous la suzeraineté du comte de Barcelone, également roi d'Aragon, qui devient par mariage comte de Gévaudan et seigneur de Montpellier.

L'hérésie cathare et l'annexion au domaine royal :

Ce foisonnement va laisser apparaître le dualisme de l'hérésie cathare, réprimée à partir du XIIe siècle par l'Église catholique. L'ordre mendiant des frères prêcheurs est créé à Toulouse par saint Dominique pour donner un nouvel élan à la vraie foi, face à l'hérésie. Pour témoigner de cette renaissance, les reliques de saint Thomas d’Aquin sont exposées à Toulouse en l’église des Jacobins, magnifique témoignage d'architecture gothique languedocienne. L'hérésie sert de prétexte au Roi de France pour annexer les régions méridionales en déclenchant la croisade des albigeois :

Bataille de Muret (12 septembre 1213) ;

Toulouse est assiégé par Simon de Montfort et prise en 1215 ;

Le dernier foyer cathare, Montségur, tombe en 1244.

En 1229, Alphonse de Poitiers, fils de Louis VIII de France et frère de Louis IX de France, hérite du comté de Toulouse en se mariant avec Jeanne, la fille du comte de Toulouse Raimond VII. À la mort de Jeanne, sans enfants, la région est administrée pour le compte du roi de France en trois sénéchaussées : Toulouse, Carcassonne et Beaucaire. Plus tard, le Languedoc est administré en deux généralités : Montpellier et Toulouse. L'intendant siégeait à Montpellier et le Parlement à Toulouse. En 1271, le comté de Toulouse est finalement réuni au domaine royal, par Philippe le Hardi (Philippe III de France). De là naît le Languedoc royal qui persiste jusqu'à la Révolution française (1789). Il conserve ses coutumes, sa langue et une administration spécifique. Ce Languedoc historique correspond à l'ancien comté de Toulouse et incorpore le Vivarais, le Velay, le Gévaudan. Ordonnance du roi de France, Philippe V le Long, sur la fabrication et l’exportation des draps et tissus en Languedoc, 24 février 1318. Archives nationales de France. Le Languedoc, une des premières grandes provinces rattachées à la couronne, perd son autonomie immédiate, tout en voyant naître quelques décennies plus tard, en 1346, un organe politique d'importance dans la vie de la province, qui jouera un rôle notable dans la relation qu'entretiendra le Languedoc, en tant que pays d'états, avec le roi et le pouvoir central : les états de Languedoc [dont il est possible de visualiser la gravure d'une séance solennelle en note]. La province de Languedoc va influencer profondément par sa culture latine, directement issue de sa langue d'Oc, une France royale encore marquée par son héritage culturel germanique. La province a toujours été garante de la cohésion du territoire royal, dans les périodes les plus troubles comme la guerre de Cent Ans où elle repousse la domination anglaise en Aquitaine, comme devant les pressions du Saint-Empire romain germanique, sur les rives du Rhône, qu'elle contient.

1346 : création des états de Languedoc ;

1348 : épidémie de peste dans tout le Midi ;

1443 : création du Parlement de Toulouse ; compétence juridique sur l'étendue des régions actuelles de Midi-Pyrénées, Languedoc, Ardèche, Le Puy-en-Velay.

Époque moderne :

 

XVIe siècle : la réforme protestante et les guerres de Religion ;

1620-1622 : lors de la première rébellion huguenote, la région souffre énormément des troupes royales de Louis XIII venues pacifier la région ;

1627-1629 : nouvelle prise d’armes des protestants du Languedoc. La répression est dirigée par le prince de Condé et le duc d’Épernon qui détruisent les récoltes, massacrent les protestants et procèdent à des dragonnades ;

1666–1688 : creusement du canal royal du Languedoc ou canal du Midi, reliant Toulouse à Sète, par Pierre-Paul Riquet ;

L'expression Midi devait ravir le Roi Soleil pour désigner, suivant le méridien de Paris, la province du Languedoc, où le soleil est au zénith quand il est midi à Paris comme à Versailles.

Au XVIIIe siècle, l'intendance du Languedoc couvre deux généralités : Montpellier et Toulouse.

En 1790-1791, lors de la création des départements, l'intendance du Languedoc donne naissance aux départements de l'Ardèche, du Gard, de l'Hérault, de l'Aude, du Tarn, de la Lozère, d'une grande partie de la Haute-Loire et de la Haute-Garonne, et d'une petite partie de l'Ariège et des Pyrénées-Orientales (Fenouillèdes).

Citations :

« Ce Languedoc était [au XIIe siècle] le vrai mélange des peuples, la vraie Babel. Placé au coude de la grande route de France, d'Espagne et d'Italie, il présentait une singulière fusion de sang ibérien, gallique et romain, sarrasin et gothique. Ces éléments divers y formaient de dures oppositions. Là devait avoir lieu le grand combat des croyances et des races. Quelles croyances ? Je dirais volontiers toutes. Ceux mêmes qui les combattirent, n'y surent rien distinguer, et ne trouvèrent d'autre moyen de désigner ces fils de la confusion, que par le nom d'une ville : Albigeois. L'élément sémitique, juif et arabe, était fort en Languedoc. Narbonne avait été longtemps la capitale des Sarrasins en France. Les Juifs étaient innombrables. Maltraités, mais pourtant soufferts, ils florissaient à Carcassonne, à Montpellier, à Nîmes ; leurs rabbins y tenaient des écoles publiques. Ils formaient le lien entre les chrétiens et les mahométans, entre la France et l'Espagne. Les sciences, applicables aux besoins matériels, médecine et mathématiques, étaient l'étude commune aux hommes des trois religions. Montpellier était plus lié avec Salerne et Cordoue qu'avec Rome. Un commerce actif associait tous ces peuples, rapprochés plus que séparés par la mer. […] Ces nobles du Midi étaient des gens d'esprit qui savaient bien la plupart que penser de leur noblesse. Il n'y en avait guère qui, en remontant un peu, ne rencontrassent dans leur généalogie quelque grand-mère sarrasine ou juive. Nous avons déjà vu qu'Eudes, l'ancien duc d'Aquitaine, l'adversaire de Charles Martel, avait donné sa fille à un émir sarrasin. Dans les romans carolingiens, les chevaliers chrétiens épousent sans scrupule leur belle libératrice, la fille du sultan. »

— Jules Michelet, Histoire de France, Chamerot, 1861, t. 2, p. 335

 

Roussillon (1659 – 1790) :

La province du Roussillon  à la veille de la Révolution parmi les anciennes provinces de France découpées dans les frontières contemporaines. La province du Roussillon ou simplement, en l'absence d'équivoque, le Roussillon (respectivement província del Rosselló et Rosselló en catalan) est appelé aussi gouvernement du Roussillon ou intendance du Roussillon. C’est une ancienne province du royaume de France, qui a existé de 1659 jusqu'à la création du département des Pyrénées-Orientales en 1790. Ses habitants sont les Roussillonnais. La province recouvre les trois vigueries du Roussillon, du Conflent et de Cerdagne, c'est-à-dire la partie du gouvernement des comtés du Roussillon et de Cerdagne (governació dels comtats de Rosselló i Cerdanya en catalan) cédée à la France par le traité des Pyrénées.

Le Roussillon est un gouvernement et une intendance. Province frontière, il relève du secrétaire d'État de la Guerre. Dépourvu d'états provinciaux, le Roussillon est un pays d'imposition. Une assemblée provinciale, l'assemblée provinciale du Roussillon, n'est créée que le 15 août 1787. En matière de fiscalité indirecte, la gabelle, dont Pierre III d'Aragon avait exempté le Roussillon en 1283, est rétablie dans la province par un édit du mois de décembre 1661. Le Roussillon devient un pays de petites gabelles. Cinq greniers à sel sont créés à Perpignan, Collioure, Arles (auj. Arles-sur-Tech), Prades et Mont-Louis. En matière douanière, le Roussillon est une province réputée étrangère : des droits sont perçus sur les marchandises à leur entrée et à leur sortie du Languedoc ou du comté de Foix. La province conserve ses nombreux leudes, sortes de péages internes. En matière judiciaire, le Roussillon ne ressortit pas du Parlement de Toulouse mais d'un conseil souverain : le conseil souverain du Roussillon, qui est la cour souveraine (supérieure) de la province.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Géographie :

La plaine du Roussillon est irriguée par trois fleuves, du sud vers le nord, le Tech, la Têt et l'Agly. Surplombée par le célèbre pic du Canigou, ses principales ressources sont l'agriculture (vin, primeurs et fruits) et le tourisme (notamment à Argelès-sur-Mer sur la côte sableuse, et Collioure, Port-Vendres, Banyuls-sur-Mer et Cerbère sur la Côte Vermeille).

 

La province de Roussillon correspondait à la partie du Gouvernement des comtés de Roussillon et Cerdagne (catalan : Governació dels comtats de Rosselló i Cerdanya), acquise par le royaume de France en vertu du traité de paix, dit traité des Pyrénées, signé le 7 novembre 1659, sur l'île des Faisans, située au milieu du fleuve côtier Bidassoa.

La province de Roussillon comprenait le comté de Roussillon et une partie de l'ancien comté de Cerdagne.

La partition du comté de Cerdagne : « audit Seigneur Roy Catholique, demeureront tout le Principat de Catalogne, & tout le Comté & Viguerie de Cerdagne, en quelque part que soient situées les Villes, Places, Bourgs, Hameaux, & lieux qui composent ledit Principat de Catalogne, & ledit Comté de Cerdagne, à la réserve de la Vallée de Carol (dans laquelle se trouve le Chasteau de Carol, & la Tour Cerdane) & d'une continuation de Territoire, laquelle donne communication depuis ladite Vallée de Carol, jusques au Capcir de la Viguerie de Conflent, ensemble trente- trois Villages, lesquels demeureront à sa Majesté Très-Chrestienne, & doivent estre composés de ceux qui seront dans ladite Vallée de Carol, & de ceux qui se trouveront dans ladite communication, de Carol au Capsir ; & s'il n'y a pas tant de Villages en ladite Vallée, & en ladite communication, ledit nombre de tente-trois sera supplée par d'autres Villages dudit Comté de Cerdagne, qui se trouveront estre les plus contigus : Et afin qu'il ne puisse arriver de contestation sur la qualité desdits Villages, on est demeuré d'accord, que pour Villages, se doivent entendre ceux qui ont esté censez de là, par le passé et avec Jurisdiction, en cas qu'ils se trouvassent présentement détruits, pourveu que chacun desdits Villages au quelques maisons qui soient habitées ; laquelle susdite Vallée de Carol, avec le Chasteau de Carol, & la Tour Cerdane, comme aussi lesdits Villages, jusques au nombre de trente-trois, en la manière cy-dessus dite, demeureront au Seigneur Roy Tres-Chrestien, & à la Couronne de France, pour y estre unis & incorporez à jamais ; aux mesmes, clauses & conditions de cession & renonciation de la part de sa Majesté Catholique, contenus dans l'Article quarante-troisième du Traité de Paix : comme si elles estoient icy particulièrement, spécifiées, & énoncées mot à mot ».

La liste des trente-trois villages de Cerdagne fut fixée par le traité signé à Llivia, le 12 novembre 1660. Il s'agit de :

Angoustrine (catalan : Angostrina), ancienne commune réunie à Villeneuve-des-Escaldes en 1973 pour former l'actuelle commune d'Angoustrine-Villeneuve-des-Escaldes ;

Bajande (catalan : Bajanda) : ancienne commune, incorporée à Estavar en 1822

Bolquère (catalan : Bolquera) : actuelle commune

Caldégas (catalan : Càldegues) et Onzès (catalan : Oncès), comptés pour un village

Carol, « comprenant toute sa vallée avec tous les lieux qu'elle renferme », comptée pour deux villages : ancienne commune correspondant aux actuelles communes de Latour-de-Carol, de Porta, créée en 1837, et de Porté-Puymorens, créée en 1860

Dorres (catalan : Dorres) : actuelle commune

Égat (catalan : Èguet) : actuelle commune

Enveitg (catalan : Enveig), « comprenant tous ses coteaux et toutes ses montagnes, et toute l'étendue de sa juridiction avec tous les lieux qui en dépendent », comptés pour deux villages : actuelle commune d'Enveitg

Estavar (catalan : Estavar) : actuelle commune d'Estavar, à l'exception de l'ancienne commune de Bajande

Eyne (catalan : Eina) : actuelle commune d'Eyne

Hix (catalan : Ix) : actuelle commune de Bourg-Madame (catalan : La Guingueta d'Ix)

La Perche (catalan : La Perxa) : ancien village incorporé à La Cabanasse (catalan : La Cabanassa) entre 1795 et 1800

Llo (catalan : Llo) : actuelle commune de Llo, à l'exception de l'ancienne commune de Rohet, incorporée entre 1790 et 1794

Nahuja (catalan : Naüja) : actuelle commune de Nahuja

Odeillo (catalan : Odelló) : ancienne commune associée à Via en 1822 et ayant pris le nom Font-Romeu-Odeillo-Via depuis 1957

Osséja (catalan : Oceja) : actuelles communes d'Osséja et de Valcebollère (catalan : Vallcebollera), créée en 1832, incorporée en 1972 et rétablie en 1974

Palau (catalan : Palau) : commune de Palau-de-Cerdagne, depuis 1936

Palmanil (catalan : Palmanill) : un lieu-dit de l'actuelle commune de Targassonne

Planès (catalan : Planès), compté pour deux villages : actuelle commune de Planès

Ro (catalan : Ro) : ancienne commune incorporée à Saillagouse en 1822

Rohet (catalan : Roet) : ancienne commune, incorporée à Llo entre 1790 et 1794

Saillagouse (catalan : Sallagosa) : actuelle commune de Saillagouse, à l'exception des anciennes communes de Ro et Védrigans, incorporées en 1822

Sainte-Léocadie (catalan : Santa Llocaia) et Llus (catalan : Llus), comptés pour un village : actuelle commune de Sainte-Léocadie

Saint-Pierre-des-Forçats (catalan : Sant Pere dels Forcats) : actuelle commune de Saint-Pierre-des-Forçats

Targassonne (catalan : Targasona) : pour Targassonne et Vilalta, actuelle commune de Targassonne

Ur (catalan : Ur) et Flori (catalan : Florí), comptés pour un village : actuelle commune d'Ur

Vedrinyans (catalan : Vedrinyans) : ancienne commune, incorporée à Saillagouse en 1822

Via (catalan : Vià) : ancienne commune

Vilar d'Ovansa (catalan : Vilar d'Ovança) : actuelle commune de Mont-Louis

Villeneuve (catalan : Vilanova) et Les Escaldes (catalan : Les Escaldes), comptés pour un village : ancienne commune de Villeneuve-des-Escaldes, associée à Angoustrine en 1973 pour former la commune d'Angoustrine-Villeuneuve-des-Escaldes

Le territoire de la province de Roussillon recouvrait celui de l'actuel département des Pyrénées-Orientales, à l'exception des vingt-huit actuelles communes suivantes : Ansignan (occitan : Ancinhan), Bélesta (occitan : Belhestar), Campoussy (occitan : Camporsin), Caramany (occitan : Caramanh), Cassagnes (occitan : Cassanhes), Caudiès-de-Fenouillèdes (occitan : Caudièrs de Fenolhet), Felluns (occitan : Felhunhs), Fenouillet (occitan : Fenolhet), Fosse (occitan : Fòssa), Lansac (occitan : Lançac), Latour-de-France (occitan : La Tor de Trinhac ou La Tor de França), Lesquerde (occitan : L'Esquerda), Maury (occitan : Maurin), Montalba-le-Château (occitan : Montalban del Castelh), Pézilla-de-Conflent (occitan : Pesilhan de Conflent), Planèzes (occitan : Planesas), Prats-de-Sournia (occitan : Prats de Sornhan), Prugnanes (occitan : Prunhanas), Rabouillet (occitan : Rebolhet), Rasiguères (occitan : Rasiguèras), Saint-Arnac (occitan : Çantarnac), Saint-Martin-de-Fenouillet (occitan : Sant Martin de Fenolhet), Saint-Paul-de-Fenouillet (occitan : Sant Paul de Fenolhet), Sournia (occitan : Sornhan), Trévillach (occitan : Trevilhac), Trilla (occitan : Trilhan), Vira (occitan : Viran) et Le Vivier (occitan : Le Vivièr).

Subdivisions :

La partie de la province de Roussillon correspondant à l'ancien comté de Roussillon était divisée en deux vigueries, savoir :

La viguerie de Roussillon (catalan : vegueria de Rosselló), dont le chef-lieu était Perpignan (catalan : Perpinyà) ;

La viguerie de Conflent (catalan : vegueria de Conflent), dont le chef-lieu était Villefranche-de-Conflent (catalan : Vilafranca de Conflent).

La viguerie de Roussillon comprenait une sous-viguerie, savoir :

La sous-viguerie de Vallespir (catalan : sots-vegueria de Vallespir).

La viguerie de Conflent comprenait une sous-viguerie, savoir :

La sous-viguerie de Capcir (catalan : sots-vegueria de Capcir), dont le chef-lieu était Puyvalador (catalan : Puigbalador).

La partie de l'ancien comté de Cerdagne relevant de la province de Roussillon formait une viguerie, savoir :

La viguerie de Cerdagne (catalan : vegueria de Cerdanya), dont le chef-lieu était Saillagouse (catalan : Sallagosa)

Divisions ecclésiastiques :

Les paroisses du Roussillon — à l'exception de Vingrau et de Tautavel — et du Vallespir relevaient du diocèse d'Elne, dont le siège avait été transféré à Perpignan en 1601.

Les paroisses de Vingrau et Tautavel dépendaient de l'archevêché de Narbonne.

Les paroisses de Cerdagne de la haute vallée du Sègre (catalan : Segre) relevaient du diocèse d'Urgell et, ainsi, de l'archidiocèse de Tarragone. L'évêque d'Urgell avait besoin d'une permission du roi de France pour y faire ses visites.

Les autres paroisses de Cerdagne — à savoir : Saint-Pierre-des-Forçats, Planès, La Perche et La Cabanasse — relevaient du diocèse d'Elne.

Les paroisses du Capcir — c'est-à-dire de la haute vallée de l'Aude — relevaient du diocèse d'Alet, créé par le pape Jean XXII, par démembrement du diocèse de Narbonne, le 18 février 1318.

Le clergé du Roussillon se divisait en clergé exempt et clergé non exempt.

Le clergé non exempt comprenait l'évêque, des chapitres, communautés ecclésiastiques, bénéficiers simples, curés et marguilliers. Il y avait, en Roussillon et Conflent, treize archiprêtrés.

Le clergé exempt comprenait les abbayes bénédictines de Saint-Michel de Cuxa, Sainte-Marie d'Arles, Saint-Martin du Canigou — qui appartenaient à la congrégation de Tarragone) et Saint-Génis des Fontaines — dépendance de l'abbaye Sainte-Marie de Montserrat — ainsi que le prieuré et chapitre de Corneilla-de-Conflent et autres, qu'on appelait détachés, les couvents et communautés religieuses, etc. Par lettres patentes du 8 octobre 1759, le clergé exempt et le clergé non exempt furent réunis en un bureau diocésain composé de commissaires pris dans les deux corps pour la formation des rôles et la répartition des impositions.

 

Histoire :

Autrefois intégré au royaume de Majorque et à la couronne d'Aragon (comme partie de la principauté de Catalogne), ce territoire a été rattaché à la couronne de France lors du traité des Pyrénées signé le 7 novembre 1659. Avant ce traité, la frontière entre les royaumes de France et d'Aragon suivait, plus au nord, la ligne des citadelles du vertige (voir châteaux forts et traité de Corbeil). La réunion à la France met à mal les acquis traditionnels, ce qui provoque toute une série de révoltes. En décembre 1661, Louis XIV rétablit la gabelle, abolie depuis 1292. Les habitants de Prats-de-Mollo se révoltent, entraînant bientôt tout le Haut Vallespir. De nombreux agents du fisc et gabelous sont massacrés. Deux bataillons sont dépêchés pour rétablir l'ordre. Ils sont mis en déroute, car ils sont confrontés aux difficultés du terrain et à la proximité de la frontière, qui offre une solution de repli aux insurgés. La révolte dure de 1667 à 1675. Lorsqu'elle est enfin étouffée, la répression est terrible. On a appelé par la suite cet événement la révolte des Angelets.

 

 

Formation des départements (1789) :

Abolition des provinces (dont Languedoc et Roussillon) ……

 

Retour des régions en 1891 :

Durant la deuxième moitié du XIXe siècle, les géographes, Pierre Foncin ou Paul Vidal de La Blache se penchent sur la question « d'assemblages géographiques » afin de regrouper certains départements sur critères géographiques. Foncin établit ainsi une division en « treize ensembles » en reprenant les limites départementales (les territoires d'Alsace-Lorraine, alors allemands, forment un ensemble classé à part) (seules les régions contenant le Languedoc-Roussillon actuel seront prises en compte). A cette époque, le Languedoc-Roussillon était coupé en deux :

Pyrénées (en vert foncé) : Basses-Pyrénées (Pyrénées-Atlantique), Hautes-Pyrénées, Pyrénées-Orientales, Haute-Garonne, Ariège, Aude

Plaine du Languedoc (en vert clair) :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Existence du Languedoc-Roussillon (1969-2016) :

Lors du découpage des régions, le choix de séparer le Languedoc en deux entités totalement distinctes (Languedoc-Roussillon d'une part et Midi-Pyrénées d'autre part) a largement affaibli le rayonnement de ce territoire et sa cohérence géographique. Des régions comme le Nord de l'Aude regardent vers Toulouse, alors que l'influence de Montpellier est nettement marquée sur le Sud de l'Aveyron, notamment sur la région millavoise. Même si le découpage administratif actuel ainsi que la proximité géographique assurent une certaine influence à Montpellier sur les Pyrénées-Orientales, ce département reste pour des raisons historiques tourné vers la Catalogne espagnole et la ville de Barcelone. L’euro-région Pyrénées Méditerranée (Catalogne, îles Baléares, Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées) semble à ce titre une initiative particulièrement pertinente, capable de redonner de la cohérence à un territoire contrasté sur lequel aucune ville ne peut se targuer d'une influence déterminante en matière économique ou culturelle comme cela peut être observé dans d'autres régions françaises. Le nom de Languedoc-Roussillon est choisi au détriment de celui de la Septimanie, nom de la région de l'époque romaine jusqu'au début du Moyen Âge. Le nom de Languedoc-Roussillon, comme celui de Midi-Pyrénées, n'a d'ailleurs pas d'existence historique. L'usage adopté par le Conseil régional consiste à dénommer la région « Septimanie-Languedoc-Roussillon ». La Préfecture de région continue à parler de « région Languedoc-Roussillon ».

En 1993, la région organise les Jeux méditerranéens.

Georges Frêche a été Président du conseil régional du Languedoc-Roussillon du 28 mars 2004 au 24 octobre 2010 (jusqu’à sa mort)

Depuis le 4 janvier 2016 et à la suite des élections régionales des 6 et 13 décembre 2015, Carole Delga (PS) est la présidente de la région Occitanie, à la tête d'une majorité composée de trois groupes : « Socialiste Républicain et Citoyen » unissant le PS au MRC ; « Nouveau Monde » regroupant EÉLV, le PCF, le Partit occitan et des divers gauche ; et le « groupe des Radicaux » constitué essentiellement du Mouvement radical.

Diapositive19.JPG
Diapositive20.JPG
Diapositive21.JPG
bottom of page